paroles du bout du monde

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Keyword - paysages cotiers -

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mardi 24 juin 2008

Le long de la Skeleton Coast

Retour vers le bord de mer où on continue notre remontée vers le nord de la Namibie. De part et d'autre de la ligne virtuelle du tropique du capricorne, les animaux continuent à affluer pour saluer notre passage. Le sympathique suricate ou le superbe oryx sont autant d'étoiles filantes qui illuminent les rives de notre parcours. La végétation se raréfie petit à petit. Le désert a repris complètement ses droits lorsque nous arrivons à Walvis Bay.

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Nous ne resterons pas longtemps dans cette ville sans grand intérêt. Nous nous arrêtons tout de même à la dune estampillée n°7 pour s'adonner aux joies du quad. Avec d'incroyables sensations de glisse et de dérapage sur les dunes.


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Dès la fin du quad, nous prenons la direction de Swakopmund, la capitale namibienne des activités liées au sable et au désert. A l'entrée de la ville, la carcasse d'un vieux navire - le Kolmanskop - gît dans les rochers. L'écume lèche la coque. Un bateau parmi tant d'autres qui se sont échoués au fil des siècles sur ce redoutable cordon littoral. La brume régulière, de forts courants rabattant vers les terres, des hauts-fonds sablonneux et de faux signaux lumineux érigés par les camps de mineurs sont les facteurs avec lesquels les marins ont dû s'accommoder pour longer le rivage namibien. Les nombreux vaisseaux qui ont péri dans ce coin de l'Afrique ont forgé le nom de cette côte qui s'appelle désormais la Skeleton coast.

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Après la visite de Cape Cross et le survol du désert de Namib (qui feront l'objet de mes 2 prochains billets), nous repartons pour quelques séances de glisse sur les dunes de sable. Et cette fois ce sera en surf des neiges ou de sable plutôt – sandboarding pour les puristes. Remontées éreintantes et interminables de la dune. A pied, le surf calé sur le dos. Au sommet, on badigeonne la planche de cire, on se met face à la pente avant de s'élancer pour une série de gamelles. Le sable namibien n'a pas très bon goût...


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vendredi 20 juin 2008

La ruée vers les diamants

Lüderitz cristallise le passé, le présent et l'avenir de la Namibie. Une ville fondée par les colons allemands lorsque des gisements de diamants furent trouvés au début du siècle. La défaite allemande lors de la première guerre mondiale conduit à l'expropriation des colons et le pays fut placé sous le tutorat de l'Afrique du sud avant que le pays prenne définitivement son envol et la proclamation de son indépendance en 1990 ce qui fait de la Namibie, un des plus jeunes pays d'Afrique. Lüderitz se partage entre ses activités portuaires avec le fret de matières premières (comme le zinc) vers les pays de l'hémisphère nord et l'exploitation de mines de diamants. Autour de la ville s'étend une vaste zone déclarée interdite où seul la société Namdeb y a autorité. Cette compagnie est à moitié détenue par l'état et à moitié par l'entreprise De Beers, leader incontesté au royaume du diamant.
Pour comprendre l'univers de ces pierres précieuses, nous nous rendons à la ville fantôme de Kolmanskop. Aux alentours de ce village, fut trouvé le premier diamant namibien, les allemands investirent rapidement les lieux et le petit hameau de Kolmanskop sortit de terre. Le village vécut avec frénésie quelques années jusqu'à que le gisement de diamants se tarisse et que de nouveaux pôles soient découverts plus au sud. Les maisons furent abandonnées et la zone devint inhabitée. Ainsi va la vie au royaume du diamant et de ses chercheurs qui suivent le filon.

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Dans l'après-midi, nous visitons les paysages côtiers des alentours de Lüderitz. Plages désertes, roche noire et une colonie de phoques qui se prélasse sur un îlot rocailleux.

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De retour de notre balade littorale, nous palpons de la pelle et de la pioche pour remuer le sable d'Agatha Beach. Mais ce ne sont pas des diamants que l'on trouve enfouis dans le sol mais de modestes roses des sables. Andrès, de l'office de tourisme, nous apprend comment dénicher ces curiosités naturelles qui, dès leur découverte, deviennent nos joyaux. Il faut gratter le sable puis lorsque des traces de sel apparaissent, on délimite délicatement la zone « dure » avant de sortir l'ensemble, un peu d'eau pour nettoyer l'amalgame de sel et de roche et les pétales de la rose de silice se mettent à scintiller au rayon du soleil couchant. Nous repartons heureux avec notre fragile butin étendu sur la plage arrière de la voiture.

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lundi 16 juin 2008

D'un cap à l'autre

10 heures de vol pour sauter d'un hémisphère à l'autre. Je m'endors à Londres et me réveille au pays de Nelson Mandela. Tandis que l'avion s'approche de la piste, les empilements de tôles ondulées et de bois difformes façonnent une ville de fortune. Des bidonvilles s'étirent sur des hectares et renvoient une image d'une triste réalité ; les enjeux d'un pays qui, chassant les vieux démons de l'Apartheid doit s'affairer à combler les disparités entre deux univers - celui de l'opulence et celui du manque - qui se juxtaposent sans jamais se regarder, ni s'affronter.
Les évènements récents causant la fuite de hordes d'immigrés zimbabwéens ne me rassurent pas tandis que je pose le pied sur le sol africain. Je débarque dans un petit aéroport en cours d'agrandissement - Bienvenue à Cape Town. Je charge mon sac, prends quelques renseignements auprès de l'office de tourisme avant de sauter dans un taxi collectif qui me dépose dans le guesthouse où j'ai rendez-vous avec mon frère et son pote Ronan.
On loue une Opel Corsa qui nous accompagnera pendant notre épopée africaine. Et notre première sortie porte un nom au combien mythique pour des générations de navigateurs et d'explorateurs : le cap de bonne espérance. Vasco de Gama fut le premier à ouvrir la voie maritime avec les Indes en contournant l'Afrique et, non loin du promontoire rocheux, une croix a été érigée en hommage au grand navigateur qu'il était. Le long de la route, de petits ports de pêcheurs agrémentent la balade. Vents et mauvais temps sont souvent le quotidien de ces marins intrépides.

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Notre route s'arrête au bout de la péninsule. Bienvenue à Cape point, un monticule acéré coiffé par un phare. Un funiculaire affranchit les plus paresseux de la montée à pied. Au-delà du repère lumineux, des millions de mètres cubes d'eau nous séparent de l'Antarctique, le continent blanc.
Sur notre droite, à une centaine de mètres de Cape point, l'écume s'échoue sur le cap de bonne espérance. Et pour les marins, le signe de la fin du « cap au sud ». Bâbord toute ! Encore quelques miles et la remontée du continent africain pourra être engagée. Le cap de bonne espérance n'est pourtant pas le point le plus au sud de l'Afrique puisqu'il est détrôné par le cap Agulhas mais il est bien plus représentatif dans le changement de route que prenaient et continuent à prendre les bateaux.
Le vent nous arrache les derniers cheveux qu'il nous reste mais la vue des falaises vertigineuses de Cape point vaut quelques minutes de lutte contre Eole.

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Sur le chemin du retour, on fait une pause à Boulders beach, où quelques familles de pingouins ont élu domicile. Pas simple de les approcher. Alors, on s'assoit sur un rocher et on se délecte de ces instants.

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En soirée, on discute avec des zimbabwéens, congolais et sud-africains qui malgré la tension politique de leurs pays respectifs partagent une certaine joie de vivre. Ainsi s'achève ma première journée de mon tour du monde, bien loin de l'appréhension que j'avais en arrivant ce matin... Une journée qui sonne le prélude de 2 mois d'aventures africaines entre déserts, safaris, rencontres et un mode de vie détendu que seule l'Afrique peut offrir.

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